J’ai vécu près de chez vous …Qui suis-je (18)

Écrit par le 15 février 2021

Je suis né le 11 janvier 1765 à Coulommiers. Mon père était conseiller du roi et échevin de Coulommiers. Il avait aussi la charge de marguiller de la paroisse de Saint-Denis, c’est-à-dire qu’il administrait les registres des personnes qui recevaient les aumônes de l’Église, en plus de servir aussi d’aide au sacristain.

J’ai fait toutes mes études au collège de Meaux, puis pris la charge de vicaire à Dammartin lorsque la révolution éclata. Ayant prêté serment à la Constitution, je fus nommé très vite curé constitutionnel de la Ferté-sous-Jouarre. Mais j’abandonnai très vite la prêtrise pour me marier, et, élu l’année suivant membre de l’Ecole Normale, je m’installai à Paris.

Adjoint au comité d’instruction publique, je fus chargé de recueillir, dans les couvents et dans les établissements publics supprimés, les livres et autres objets d’arts, pour les placer dans les divers dépôts du gouvernement.

En 1794, les révolutionnaires confisquèrent un grand nombre de livres au titre de la Nation. Cataloguer ces œuvres représentait une tâche monumentale et beaucoup de ces livres s’écroulaient en raison d’insectes et de mauvaises conditions de conservation.

Après avoir construit des étagères appropriées pour les livres et introduit des systèmes de flux d’air pour permettre la ventilation entre les étagères, je commençai le tri en détruisant les livres considérés comme séditieux, en vendant tout ce qui n’était plus nécessaire et en plaçant ceux qui étaient considérés comme suffisamment importants dans les bibliothèques publiques.

Un grand nombre de bibliothèques publiques ont bénéficié de ce processus, en particulier la Bibliothèque nationale.

En 1798, je crée la bibliothèque du ministère de l’Intérieur, conçue pour abriter les collections qui appartenaient autrefois à l’Académie française et à l’Académie des Inscriptions et des Belles-Lettres, ainsi que toutes les œuvres jugées valables saisies dans les différentes bibliothèques.

Cette bibliothèque devint la bibliothèque du Conseil d’Etat en 1799, peu après le 18 brumaire, et j’en devint le bibliothécaire. En rédigeant un catalogue pour la bibliothèque du ministère de l’Intérieur, je décide d’ abandonner la classification alphabétique traditionnelle, optant plutôt pour la classification par sujet.

Napoléon, qui eut à plusieurs reprises l’occasion d’apprécier mon mérite, me nomma son bibliothécaire particulier en 1807. J’eus donc la charge de gérer non seulement les bibliothèques de Compiègne, Rambouillet et Trianon mais aussi les bibliothèques de voyage que Napoléon emmenait avec lui pendant ses campagnes.

Bibliothèque de Compiègne. Une porte cachée menait aux appartements de l’Impératrice
Bibliothèque de la Malmaison, presque identique à sa création

Je me chargeai également garder l’empereur Français constamment fourni du matériel de lecture, ainsi que des rapports, des analyses et des commentaires concernant chaque publication. Napoléon, connu pour être un lecteur vorace, se plaignit à plusieurs reprises du manque de matériel de lecture à sa disposition, ce qui me valut la réception de lettres me rappelant mes devoirs à ce sujet.

J’ai servi de la même manière l’impératrice Joséphine et ai géré ses bibliothèques dans toutes ses résidences.

Qui suis-je?

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