J’ai vécu près de chez vous …Qui suis-je (15)

Écrit par le 23 décembre 2020

Je suis née le 2 février 1753 dans le Haut Rhin. Très tôt, j’apprends à travailler pour une famille de teinturiers qui avait osé se lancer dans les toiles indiennes, ce qui deviendra une formidable industrie en Alsace.

Je suis robuste même si mon caractère laisse à désirer. Peu importe, je travaille bien. Hélas, mon père, puis ma mère décèdent mais mon frère aîné a quelques relations à Paris. Agée de 26 ans, me voilà débarquée dans la capitale pour travailler en tant que repasseuse et blanchisseuse, boulevard Poissonnière.

Dans ma lingerie, je rencontre François-Joseph Lefebvre, un caporal-chef d’origine alsacienne comme moi, qui, après avoir été garde-champêtre, s’est engagé dans l’armée. Après notre mariage 1er mars 1783, François-Joseph intègre la Garde Nationale de Paris. Ses faits d’armes sont remarquables ce qui n’échappe pas à Bonaparte. Dès lors, Lefèbvre ne quittera plus le futur Empereur. Il est de toutes les batailles, dont Iéna et il prend Dantzig avec un courage exemplaire.

En récompense, Napoléon le nomme Duc de Dantzig. Et me voilà donc moi aussi, Duchesse de Dantzig.

 De par l’élévation de mon époux, Maréchal d’Empire, j’intègre la cour impériale sans perdre mon vocabulaire ni mes manières populaires, au grand dam de beaucoup.  Il faut dire qu’avec mon caractère et mes manières si peu protocolaires, j’avais de quoi faire enrager toutes les belles de la Cour !

Mes origines modestes et travailleuses, font que je ne suis guère intimidée face aux Comtesses ou aux Duchesses. Toute la cour napoléonienne se moque de moi et de mon franc-parler mais peu m’importe. Seule ma fidélité à mon mari et mon empereur compte. Bien que Duchesse et que vivant désormais dans un superbe château en Seine et Marne, rien ne peut m’arrêter.

Je soutiens mon mari corps et âme et je critique l’Empereur ouvertement, en m’adressant à lui directement, ce qui a le don d’insupporter Napoléon ….ou de l’amuser. D’autant plus que je m’ attire les foudres de Talleyrand avec ma gouaille pleine de répartie qui désarçonne le plus intelligent des diplomates. Personne n’ose s’élever contre Talleyrand, à part moi, Catherine, la blanchisseuse. 

Napoléon me défendra toujours contre les nobles de son royaume, même si je garde mon franc-parler avec tout le monde, y compris avec lui. Les beaux esprits moquent mes maladresses et mon langage, colportant mille ragots désobligeants. Mais je fais rire l’Empereur, qui apprécie mon bon sens et mon honnêteté.

QUI SUIS-JE ?

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