Histoire de nos villages:Mareuil-lès-Meaux

Écrit par le 12 mars 2021

A la demande d’un de nos auditeurs, une petite page de l’histoire de ce « petit » village…

Marolium juxtà vel propé Meldas, département de Seine et Marne,   arrondissement et canton de Meaux, cinquième compagnie de garde nationale du bataillon de Nanteuil-lez-Meaux, cours royale de Paris, anciennement province de Brie, prévôté de Quincy, baillage, coutume, élection, subdélégation et grenier à sel de Meaux, maîtrise des eaux et forêts de Crécy…Voilà comment Mareuil est décrite dans « Statistique de Mareuil-lez-Meaux en 1834 » écrit par M. Julien Dujay.

Les premières traces de la présence de Mareuil remontent au IVe siècle. Dans une villa gallo-romaine fouillée en 2003 par l’INRAP était installé un atelier de potiers qui fabriquait au IVe siècle de la céramique sigillée (à vernis rouge) et commune. Cet atelier été le premier à être découvert en Île-de-France, Plusieurs indices montrent que les potiers de Mareuil-lès-Meaux viennent très probablement d’Argonne (Est du bassin parisien) et qu’ils ont, sans doute, voulu installer une unité de production à proximité immédiate de la capitale de cité des Meldes. Ils ont ainsi produit des coupes hémisphériques de différents modules, de grands plats et des assiettes, des mortiers à râpe interne, des bols ou des coupelles, des gobelets et des cruches.

Mareuil fut aussi connue et reconnue pour sa compagnie d’archers. En 1448 Charles VII ordonna la mise sur pied de francs-archers dans toutes les paroisse du royaume. La compagnie de chevaliers de l’arc de Mareuil qui remonte certainement à cette époque était renommée par son adresse et sa belle tenue.

Il est incontournable, lorsqu’on évoque Mareuil, de mentionner un de ces habitants plus qu’illustre puisqu’il s’agit de Pierre de Ronsard. En 1553, alors que la peste ravage Paris, il quitte la capitale et vient se refugier à Mareuil. Il a trente ans et est déjà célèbre. Il sera curé de Mareuil pendant deux ans, période pendant laquelle il rédigera « L’épitre à Ambroise de la Porte » : « Icy, fuyant ta ville périlleuse / Je suis venu près de Marne l’Isleuse / Non guer loin d’où le cours de ses eaux / D’un bras fourchu baigne le pieds de Meaux »

Les coutumes étaient ancrées et respectées. En 1658, M Jean Dantan, natif de Mareuil, chanoine de Meaux, légua une rente destinée à marier chaque année deux filles vertueuses. Chaque année on  procédait avec solennité à la désignation des filles ayant doit à la fondation. Les deux premières mariées dans l’année recevaient chacune moitié de la somme. Cette imposante cérémonie présidée par l’Evêque de Meaux eu lieu pour la dernière fois en 1797.

Mais transportons-nous en 1834, période représentative de la vie de ce village:

Il est dit que les maisons sont bâties sur la rive gauche de la marne à laquelle elles sont en grande partie parallèles à la distance de 300 mètres. On y dénombre 244 feux (foyers) dont 24 inhabités soit 670 individus.. En 1787 il n’y en avait que 185.

Mareuil est alors divisé en quatre hameaux :

Le Moulin : La dénomination de ruelle des moulins indique l’ancien emplacement de moulins au bas de cette ruelle. Le moulin de 1834 a été bâti en 1797. C’est un beau bâtiment couvert en ardoises avec logement pour l’exploitant. Mais Meaux est loin et les communications sont rendues difficiles par les crues de la rivière. Les moulins ne survivront pas.

Les Roizes : Avant la révolution de 1789 il y avait dans ce hameau un port sur la Marne où l’on chargeait les bateaux. Une maison servait de logement au préposé à la perception des droits du seigneurs.

La Grange-du-Mont : Sur la crête de la montagne on trouve l’eau à 2 mètres de profondeur. Dans l’hiver, on la puise à la main. Il y a plusieurs sources d’une excellente eau qui forme un petit ruisseau, se perd, et paraît sortir sous forme de source dans le lit de la rivière au bas de la ruelle Rabeau.

La Justice : « du haut de la montagne de la justice sur la route de Melun on a la ville de Meaux en vue dans un plan resserré mais d’un effet admirable »

Au lieu dit « le Mont », entre le chemin neuf et celui des Pierris, il a existé une tuilerie . Pour peu qu’on creuse, on trouve encore des tuileaux qui ne laissent aucun doute sur le vérité de la tradition.

Quatre fiefs complètent les hameaux: « les Nolonges » de la famille Hannier, les Carrouges du nom d’un Sieur qui en 1399 tua en duel le sieur Legris en présence de charles VI, les Lignières et le fief de Saint Denis .Il est hors de doute que chacun de ces fiefs avaient son manoir habité par le chatelain. Ils relevaient tous de Quincy.

L’école se faisait dans la sacristie dépendant de l’église abandonnée pour cause d’humidité. Pendant l’hiver, le maître et les élèves avaient le teint livide qui annonçait l’insalubrité du lieu. En 1831 fut loué pour l’école le bâtiment le plus sain de toute la commune.

La mairie et l’école

Les terres forment naturellement trois divisions : la vallée, la côte et la montagne où se trouvent les vignes. On peut juger de leur fertilité par le prix de la location très élevée des terres. On raconte même que les terres de Mareuil n’ont point de supérieures en France. Les cultures principales sont le blé, le seigle qui ne sert que pour faire des liens et attacher la vigne. L’orge et l’avoine fournissent un fourrage abondant. Pomme de terre, vesces et navettes sont employées à la nourriture des vaches, seul objet de l’attention des cultivateurs de Mareuil.. Et pour cause !

Ce qui fait la prospérité de Mareuil c’est le commerce précieux du fromage. C’est grâce à lui que les prix de location et vente des terres sont les plus élevées de la région. Les vaches ; abondamment nourries à l’auge donnent une quantité étonnante de lait. On emploi pour faire le fromages une pressure très active qui fait prendre le lait en deux heures. D’autres villages avec de meilleures terre s’y sont essayés… Aucun n’a supplanté le fromage de Mareuil!

Pour spéculer sur les céréales il faudrait changer le mode de culture et augmenter le nombre de ruchers car le miel est d’une qualité exquise. Mais les habitants ont pour les innovations une antipathie bien ancrée. On se sert de la charrue de Brie. Aucun des nouveaux instruments aratoires n’a encore été essayé. On ne se sert de la faux que pour les prairies. Les céréales sont coupées à la faucille.

Le penchant de la montagne est planté de vignes.  L’espèce dominante est le Goet qui produit  beaucoup plus longtemps que les autres espèces . Il y avait autrefois deux pressoirs banaux. Les habitants étaient obligés de payer le droit, qu’ils y allassent ou non. Aujourd’hui i l n’y en a plus qu’un, plus employé au cidre qu’au vin..il faut dire que depuis s 40 ans on a arraché un tiers des vignes. Fait peut être du qu’ 1/10ème des vins entrent dans les caves de Nanteuil où résident les propriétaires des  vignes sans compensation pour les exploitants de Mareuil.

Il se fait une exportation considérable de pierre à plâtre pour Châlon-sur- Marne ou la majeure partie est pilée et semée dans les prairies artificielles. L’exploitation des carrières a lieu depuis un temps immémorial. On retrouve des traces de cette exploitation en 1542 . Il se trouve au pied de la montagne une ouverture horizontale qui conduits dans toutes les exploitations. Il y a en 1834 quatre puits plâtre ouverts. L’ancienne toise cube (8 metres cubes) se vend chargée sur le bateau de 30 à 36 fr.

En bleu la ligne de chargement du plâtre

Coté commerce on dénombre 3 bouchers qui vendent leur viande sur les marchés de Meaux, 4 débitants de boissons, 3 épiciers , 1 buraliste, 2 pêcheurs, 1batelier, 2 charrons 2 maréchaux, 5 tisserands, 2 maçons couvreurs, 1 tailleur,2 cordonniers,1 un sabotier et des tonneliers, couturières et blanchisseuses.

Un Charron

On a conservé l’usage de célébrer par un feu la veille de St Jean. A 8h du soir le clergé se rend au bord de la rivière ou se trouve un bucher surmonté d’un bouquet . Le curé, le maire et les vieillard présents allument le feu. Les anciens prennent des braises dans des  sabots pour préserver leurs maisons du tonnerre et on retourne à l’église en chantant le Te Deum.

Les dimanches et fêtes, la place de Mareuil présente un tableau des plus agréable. Les pères de familles se réunissent d’un coté et s’entretiennent de choses indifférentes, plus loin les femmes font de même, tous témoins des amusements des enfants .

Grande rue – Mareuil-

Au 1er janvier 2020, la population est de 3 157 habitants (résultats provisoires du recensement 2015). En forte extension depuis le début des années 1980, le village constitue aujourd’hui un pôle commercial important à l’entrée de l’agglomération Sud de Meaux.

Un site Natura 2000 a été défini sur la commune au titre de la « directive Oiseaux, lieu refuge pour une population d’oedicnèmes criards d’importance régionale qui subsiste malgré la détérioration des milieux (emblème du Grand Voyeux).


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